Un visiteur éminent à la General Sutter Distillery

 

La conseillère aux États Maya Graf n'est pas contre une bonne eau-de-vie. Pour le plaisir en premier lieu. Pour perpétuer l'art de la distillation en second lieu. Et enfin, pour préserver la production nationale d'arbres fruitiers haute-tige.

 

VOYAGE DANS LE TEMPS À LA DECOUVERTE DU BURGERMEISTERLI
Le Burgermeisterli est la spécialité de spiritueux de Bâle-Campagne par excellence, une eau-de-vie épicée qui tient effectivement son nom du maire et n'était rien d'autre que son mélange spécial. Et quelle évolution en effet : plus le mélange est nouveau, plus le bouquet a un goût fin, ciselé et ajusté avec précision.

C'est d'ailleurs une eau-de-vie de pomme qui a servi de base ici. Mais Roland Buser a toute une gamme de Burgermeisterli dans son assortiment. Que ce soit à base de coing, de poire ou de prune : tout y est. Il en propose même un élevé en barrique. Les ingrédients classiques d'un Burgermeisterli tel que le fabrique Roland Buser sont d'ailleurs l'anis, l'anis étoilé, le cumin, le fenouil ou la cannelle.

Pendant ce temps, Maya Graf savoure une spécialité tout aussi locale : le kirsch. Roland Buser sert un trio de cerises et promet rien de moins que le concentré d'arômes de cerise par excellence. Le premier verre contient un kirsch monovariétal issu de la cerise Lauber, une ancienne variété dont on faisait autrefois surtout de la confiture dans la région de Bâle, car elle est tellement bonne.

Mais comme le résultat n'est pas presque noir, mais jaune-orange, la cerise Lauber ne correspond plus à l'idéal visuel. « Mais chez nous, ce sont les valeurs intérieures qui comptent », raconte Roland Buser en souriant. Il affine en outre son eau-de-vie avec des cerises Lauber séchées, ce qui lui confère une couleur dorée.

APPRÉCIÉ AUSSI AU PALAIS FÉDÉRAL
Dans le deuxième verre, on trouve l'Old Cherry, également un kirsch, dont la couleur dorée n'est toutefois pas due aux fruits secs, mais au fût de chêne. Il est plus doux et constitue une transition parfaite vers le troisième verre, le jus de cerises douces et acides, que Roland Buser enrichit d'un peu de jus de pomme, sans alcool, mais tout aussi élaboré, car le mélange contient de nombreuses tentatives d'approche.


Et, Maya Graf, est-ce vraiment le concentré d'arômes de cerise promis ? Elle acquiesce avec enthousiasme et souligne qu'il ne faut pas non plus oublier la prune, le numéro 2 des fruits de Bâle-Campagne. Car l'eau-de-vie de prune de sa ferme, distillée par Roland Buser à partir de fruits d'arbres haute-tige de Sissach, se vendrait comme des petits pains au Palais fédéral.
Au même moment, dans le salon, des invités mettent leur nez dans des verres. Ils essaient de reconnaître le fruit qui a servi de base à l'eau-de-vie dans leur verre. Pomme ou poire, cerise, coing ou prune ? Ou est-ce tout de même un whisky ? Roland Buser s'y essaie également, avec des fûts de chêne suisse et du malt de petites brasseries de la région. Mais cette collaboration unique est une histoire en soi. C'est pourquoi nous visiterons l'entrepôt de fûts de la General Sutter Distillery à Sissach en janvier. Préparez-vous à vivre une expérience inoubliable.